Plan de la partie II A. Vocabulaire B. Signature . 1. Le passé 2. De nos jours 3. La logique de l'art contemporain D. Comment percer pour un artiste ? E. Les artistes actuelsRetour au plan de histoire de l'art
II. Le monde de l'art
Le mot artiste s'est imposé dans la deuxième moitié du 18 ème : praticien des beaux-arts Artistique : début 19 ème. Plasticiens, arts plastiques, avant-garde depuis les années 60. Pas de définition du mot artiste qui est inclassable. l'UNESCO en 1980 propose que toute personne s'auto-déclarant artiste est un artiste. Dans cette enquête, 60 % se déclare professionnel. Elle commence à se systématiser vers 1750 avec l'apparition du mot "plagiat" et totalement au 19 ème. Cette notion n'avait que peu de sens avant car les œuvres étaient souvent collectives dans les ateliers : exemple de Claude le Lorrain qui laissait volontiers à des assistants le soins de faire les personnages. La pratique de la copie était courante au 17ème. Les désattributions massives d'œuvres de Rembrandt n'a que peu de sens par rapport à l'esprit de l'époque. 1. Le passé Existence de corporation qui autorisé l'exercice du métier. ( A paris, existence d'une corporation à partir de 1121) Cette corporation gérer, réguler la concurrence, contrôler la formation des apprentis,... A l'origine, les académies étaient des structures privés d'une élite intellectuelle en Italie (académie de florence en 1563). En France, l'académie française a été crée en 1635 dédiés aux lettres. En 1648, tentative d'un groupe de peintres et sculpteurs dirigé par Le Brun, peintre du roi pour avoir la reconnaissance de l'état. En 1661, à l'avènement de louis 14 , création de l'Académie Royale de peinture et de sculpture. C'était une élite interne au métier et correspondait à 8% des 2000 Peintres exerçant durant tout le 17 ème. Développement rapide de salons pour compenser la disparition de la boutique. Suppression en 1792 puis rétablissement sous Napoléon. Forme définitive en 1816 avec de membres élus à vie, limités par un numerus clausus. Entre 1803 et 1891, il n'y eu que 56 peintres académiciens. L'académie royale comptait au moment de sa suppression près de 500 membres tandis que l'institut comptait par an entre 20 et 30 peintres, sculpteurs et graveurs, soit 1 pour cent de ceux en exercice. L'école des beaux-arts ne comptait que 120 places et ne devint réellement école de formation qu'en 1863. Elle avait un rôle très important d'organisation de concours très stricts et très contraignants pour les candidats. Plus d'instance collective représentant les intérêts des artistes comme les corporations. L'académie avait en apparence beaucoup de pouvoir sur les salons mais les structures ont évolués de nombreuses fois (voir partie). 2. De nos jours - Environ 14000 oeuvres ont été acquises auprès de 2900 artistes depuis leur création en 1982. - La participation de la Dap en 1995 s'est élevée à 10,7 MF en fonctionnement / diffusion et 11,7 MF en crédits d'acquisition. - Le FIACRE (Fonds d'incitation à la création) a pour mission d'attribuer des aides ponctuelles aux artistes et aux professionnels dans tous les domaines de la création artistique contemporaine.
Historique 1947 ouverture du Jeu de paume 1959 création du ministère des affaires culturelles 1967 création du CNAC, Centre Nationale d'Art Contenporain 1977 ouverture du centre Georges Pompidou Depuis 1981, sous l'impulsion de Jack Lang Création de structures cherchant à développer l'art contemporain 1982 création de la Délégation aux arts plastiques (DAP) CNAP : 18 personnes ( 8 hauts fonctionnaires, 5 personnalités choisies, 4 représentant du personnel, aucun représentant d'associations culturelles Conseil artistique de 38 membres qui a un simple avis consultatif pour le CNAP : 10 hauts fonctionnaires, des inspecteurs généraux de la création artistique, 4 personnalités choisies, 4 représentants du personnel Il n'y a que 2 artistes sur 38 personnes. 1982 FIACRE : font d'incitation à la création FRAC : 23 fronts régionaux d'art contemporain FRAM fonds régionaux d'acquisition des musées 1982 création du poste de conseiller artistique régional chargé des arts plastiques dans les DRAC qui en 1986 prendra le titre de conseiller aux arts plastiques (CAP) Centre d'art C. ( mauvaise langue : celui de Toulon a 3 visiteurs par mois) Avant, c'était l'école qui assurait le promotion de l'artiste à travers ses concours et le salon. Aujourd'hui, elle a perdu ce rôle : utilisant tous les moyens publicitaires, les galeries leaders lancent leurs artistes et leurs œuvres ce qui se traduit par une réussite commerciale rapide. Analogie art biz/showbiz : lancement publicitaire, starification Le travail de promotion est devenu très exigent. Les marchands français cherchent à minimiser le risque en s'appuyant sur les institutions ou les grandes galeries internationales. Les conservateurs s'appuyant sur la renommée des artistes produites par le marché renforcent leurs consécration par l'achat de leurs œuvres. Interaction complexe entre le marché et les institutions contrairement au 19ème où le marché a contesté l'académie. Milieu fermé où les informations vont vite. Le nombre de juges qui opèrent la sélection des artistes sont moins d'une cinquantaine au niveau international (conservateurs, critiques, historiens de l'art) . Leur renouvellement est faible. Le couple cité comme décisif dans la fabrication des réputations est passé du couple critique/marchand des années 50 au couple conservateur/marchand du moins en Europe actuellement. Les responsables de musée ont un pouvoir important car ils se situent à l'intersection des deux mondes : ils peuvent agir sur le palmarès des créateurs et en même temps et constituer une demande sur le marché. Une bonne partie des acteurs du monde de l'art a reçu une formation académique de l'histoire de l'art. 15 revues ont une influence au niveau internationale. Les revue d'art sont très importantes dans la médiation pour les deux dernières générations. (journaux HEI 1998 page 267) 112 grands collectionneurs collectionnent de l'art contemporain dans le monde. Il appartiennent au monde des affaires en grande partie. Ils collectionnent et vendent. Collusion des rôles : les critiques assurent la promotion des artistes en organisant des expositions. Des artistes deviennent marchands,... Marchand : en 1988, 848 galeries dont 529 à Paris intra-muros, 13 dans les pays de la Loire. 3. La logique de l'art contemporain Il est d'agrandir les limites de l'art ce qui nécessite la transgressions de limites : les frontières de l'art, du musée, de l'authenticité, de la morale, du droit,...tout en essayant de rester dans le monde l'art ce qui n'est pas toujours facile ( exemple négatif pour celui qui a pissé dans l'urinoir de Duchamp et donné des coups de marteau : il n'a pas arrivé à faire accepté son acte) - la transgression est suivie rapidement par une intégration par les institutions ! Ce qui nécessite des transgressions encore plus fortes dans une spirale infernale. Les jeunes artistes jouent avec les transgressions de leurs prédécesseurs : auto-référenciation, second degré ce qui ne facilite pas "l'ouverture au public". Les artistes font donc des transgressions pour entrer au musée - Règle d'obéissance à l'obligation de désobéissance ! Moulin : constitution d'un réseau de soutien avec une stratégie collective. Le personnage clef est le critique théoricien et/ou commissaire d'exposition capable de rassembler et de trouver une dénomination collective et ainsi de fournir un moyen de se démarquer dans un espace de concurrence. - Sur l'ensemble en 1985, 2/3 de figuratifs, 22% abstraction, 16% avant-garde. Pour le moins de 44 ans, 47%, 22 %, 31 % . Les goûts par rapport à ces trois catégories ne sont pas fonction de l'origine sociale. - Vision de l'école Parmi ceux qui ont longuement fréquenté les écoles sup. d'art, 41 % se déclare autodidactes. 40 % d'abandon au bout de 2 ans. En 1989, 5% des élèves issus des écoles d'art sont artistes, 8% enseignants, 22% artisans. Parmi les artistes, l'évaluation des diplômés pas réalisables avec les données de R. Moulin. - Finances En 1979 30% des artistes déclarent gagner au moins la moitié de leurs revenus de leur activité artistique sans préjuger du montant de ces revenus. alors que 47% s'y consacre à plein temps. En 1988, 50 % des artistes ont déclaré un revenu annuel inférieur à 50 000 Fr Pour la tranche < 100 000 fr, la sculpture s'en sort moins bien que la peinture qui est nettement moins bien que le graphisme et l'illustration. Pour toutes les tranches , les femmes moins bien que les hommes. 22% vivent du revenu du conjoint ou des parents pour la période 75-80. 81 % n'ont jamais pu vivre exclusivement de leur art contre 9 %. 20 % s'auto-déclarant artistes ont pu à un moment de leur vie en vivre exclusivement ( bien ou mal). Beaucoup compensent en faisant de l'enseignement (tout en pensant que cela ne s'enseigne pas !) 65 % n'ont jamais eu de marchand attitré, (période 75-80, 75 %)
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